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Chemin de Compostelle

Jadis le point de convergence de millions de chrétiens, Compostelle ne cesse aujourd'hui encore d'attirer les randonneurs, croyants ou non. Si l'engouement religieux a fait place à une démarche plus spirituelle, c'est aussi l'occasion de découvrir des lieux chargés d'histoire et des paysages d'exception sur un itinéraire devenu légendaire.

Au Moyen-Age, Saint Jacques de Compostelle comptait parmi les trois principaux pèlerinages, avec Jérusalem et Rome, que tout chrétien se devait d'entreprendre. De nombreux pèlerins, bâton à la main, s'engageaient sur les chemins pour faire pénitence ou obtenir une faveur. Malgré la mise en place d'un système d'aide reposant sur des hospices, des chapelles et des étapes, ce pèlerinage n'en restait pas moins hasardeux: intempéries et brigands mettaient à mal les pèlerins. Beaucoup périssaient avant d'arriver à destination.

Le but de ce périple: la cathédrale de la ville de Saint Jacques de Compostelle en Galice (Espagne), qui contient les reliques de l'apôtre Jacques le Majeur. La légende raconte qu'après la mort de Jésus, les apôtres se partagèrent le monde pour y prêcher la parole du Christ. Ainsi Jacques partit évangéliser la péninsule ibérique. Au bout de sept ans, il revint en Palestine où il trouva la mort après avoir été martyrisé. Son corps aurait alors été volé par ses disciples qui l'embarquèrent dans un bateau guidé par un ange, jusqu'aux côtes de Galice. En l'an 800, la découverte du tombeau de Saint Jacques par l'ermite Pélayo marque la naissance du pèlerinage. Il aurait été guidé par une étoile dans le ciel. Une des étymologies avancées pour Compostelle serait donc "Campus Stellae" ou champ de l'étoile.

Au fil du temps, la "coquille" s'est imposée comme le symbole de ce pèlerinage. Remise une fois le voyage accompli, puis fixée aux vêtements, elle témoignait qu'un homme nouveau rentrait au pays.

Depuis 1987, les chemins de Saint Jacques bénéficient d'une reconnaissance européenne: le Conseil de l'Europe les a déclarés "Premier Itinéraire Culturel Européen". Un logo spécifique, représentant graphiquement une coquille, a été attribué afin de permettre un balisage des itinéraires. Ces chemins sont jalonnés de haltes et de monuments inscrits au Patrimoine Mondial de l'Unesco.

Quatre chemins historiques datant du XIIème siècle sont de nos jours encore empruntés par les pèlerins:
  • la "via Turonensis" dite voie de Tours. D'une longueur de 1448km, elle part de la Tour Saint Jacques à Paris, traverse la Touraine, le Poitou, le Bordelais et les Landes
  • la "via Lemovicensis" dite voie de Vezelay: ce chemin long de 1691km part de la basilique de Vézelay et passe par Saint Léonard de Noblat et Limoges
  • la "via Podiensis" dite voie du Puy en Velay, la plus ancienne. D'une longueur de 1530km, elle part du Puy en Velay (Haute-Loire)
  • la "via Tolosana" dite voie d'Arles. Ce chemin de 1533km part d'Arles et passe par Toulouse


Les trois premières voies se réunissent au Pays Basque à Ostabat. La via Tolosana les rejoint ensuite à Puente la Reina, en Navarre Espagnole, pour former le Camino Frances, unique voie vers Santiago.

Aller plus loin: www.chemins-compostelle.com

Source: Article publié dans le journal Gîtes de France n°83 - Printemps 2009